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Que sont les phobies et comment en guérir ?

Retour 23 décembre 2020

Qu’est ce qu’une phobie ?


1 – Définition

Tout d’abord, une phobie se définit comme une peur intense et persistante d’un objet, d’une activité ou d’une situation. Les personnes phobiques ne peuvent pas mener une vie normale bien qu’elles soient conscientes de l’irrationalité dont elles souffrent. Elles se trouvent dans un contexte déterminé qui, en soi, n’a pas le caractère de dangerosité perçu par un phobique. La crise disparaît en l’absence du contexte qui l’a déclenchée.

Cette peur provoque une conduite d’évitement souvent radicale en fuyant la source. Cela provoque une souffrance qui peut interférer avec la vie quotidienne et socioprofessionnelle. La phobie est l’ignorance de l’angoisse qui est un processus naturel, un signal. Ce signal est du domaine de l’affect ; il fait partie du niveau supérieur de l’anxiété si l’on fait une graduation de ce que l’on peut ressentir. Elle montre que quelque chose en soi a un caractère déstabilisant sur lequel on devrait méditer pour réussir à faire disparaître l’angoisse.

 Dans notre entourage nous connaissons tous un phobique, sans avoir à chercher très loin. Comme le dit la psychanalyste Irène Diamentis, « le phobique vit dans un monde où tout est possible et tout peut arriver ».

 Les phobiques sont souvent de grands créateurs, la raison est l’ampleur de leur imaginaire.

Dans les phobies les plus fréquentes, il y a les animaux, l’araignée, la souris ainsi que de nombreux insectes, les pigeons, les serpents, mais aussi la peur du vide, de l’enfermement, de l’eau, … La peur n’est pas proportionnelle au danger encouru, pour exemple, la voiture tue mais la souris plus rarement.


2 - L’origine de la phobie

Un enfant apprend à apprivoiser ses peurs si les parents eux-mêmes les ont apprivoisées. Il n’y a pas de trans-
mission familiale de l’objet de la phobie mais plutôt du terrain phobique en lui-même. Ainsi une mère trop «cou-
veuse » qui surprotège son enfant dès le plus jeune âge va provoquer une incapacité à se débrouiller tout seul, et à l' inverse une mère trop absente provoque un manque de repères. Il faut donc trouver un juste équi-
libre.

Ce qui caractérise la phobie est une réaction d’angoisse incontrôlable. Ne pas pouvoir ou ne pas savoir sur quoi faire reposer une angoisse a des conséquences qui font que l’être humain joint l’angoisse à la réalité. Être traumatisé sans savoir de quoi ne peut durer sans que cela revête un caractère de gravité. La phobie de l’eau est en fait l’angoisse provoquée par un traumatisme ou plutôt un événement vécu comme traumatisant et que l’on a déplacé sur l’eau. Souvent la phobie trouve son origine dans un traumatisme de l’enfance.

Les phobies sont les formes les plus fréquentes de la famille des troubles anxieux, elles représentent la pathologie psychiatrique la plus courante chez les femmes, et la deuxième chez les hommes.

Une phobie vient d'un mélange d'inné et d'acquis. Nous avons tous des peurs spécifiques. Comme les souris ont une peur innée des chats, l'être humain a une peur innée de la violence, de la séparation, de l'inconnu…

En grandissant, nous allons apprendre à surmonter ces peurs. Sauf si notre environnement ne nous y aide pas, parce que nos parents eux-mêmes manifestent de la peur, par exemple, ou bien parce que nous avons vécu une mauvaise expérience. Ainsi, la peur innée des chiens peut être aggravée et devenir phobique parce vous avez été mordu par un chien, ou parce que vous avez vu un film avec des chiens méchants. En outre, certaines personnes ont davantage d'émotivité que d'autres. La phobie naît donc de l'addition d'une peur génétique, d'un caractère, et d'un vécu.

Cependant peut-on trouver seul l’origine de sa phobie ? La peur de la souris est créée suite à une non-réponse, à un événement dont on ne se souvient pas. L’oubli n’est pas le fait du hasard, il montre plutôt un besoin. Le déplacement sur l’objet de la phobie est la nécessité de passer par une représentation symbolique afin de maintenir un certain équilibre mental.

En effet, le domaine de l’inconscient entre en jeu. Nous pouvons l’explorer seul, même si retrouver la source d’une phobie comprend des résistances que l’être humain a mis en place pour s’en empêcher lui-même.

Pour les psychanalystes, les phobies viennent masquer une autre angoisse. La phobie est la sensation soudaine que plus personne n’est là pour nous protéger, elle apparaît à des périodes de la vie où notre identité est fragilisée par un événement majeur (grossesse, deuil, rupture du contrat professionnel,…) La phobie ramène à un état fusionnel et en dehors du temps.

La psychanalyse a été la première a proposer une explication de l’origine de ces phobies. Schématiquement, certaines pulsions inavouables, normalement refoulées dans l’inconscient, resurgiraient dans le conscient sous une forme « déguisée » : les phobies. Ces peurs d’objets et de situations seraient en effet plus psychiquement acceptables que nos pulsions inconscientes.

Actuellement, la théorie psychanalytique des névroses n’est plus utilisée comme modèle de référence unique. Il y aurait également des prédispositions biologiques à ces phobies.

De plus, le lien entre confiance en soi et .phobie est indéniable. Dans une situation amoureuse où l’on se sent tout-puissant et ancré dans la vie réelle, la phobie est oubliée puisque rien ne doit faire obstacle à l’amour. Au contraire, si l’on se sous-estime,
la phobie apparaît.

Par ailleurs, devenir adulte c’est savoir renoncer à la protection des parents par exemple. On devient phobique par l’accumulation de plusieurs paramètres.

Les phobies évoluent avec le temps car la vie est faite de changements. Ainsi un grand phobique peut se révéler être un grand héros quand vient l’heure d’agir.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 12 % de la population souffre de phobie. Au palmarès : - les animaux (5,7 %) ;- les hauteurs (5,3 %) ; le sang, les blessures, les examens médicaux, les piqûres (4,5 %) ; - l’avion (3,5 %) ; les lieux clos (4,2 %) ; - l’eau (3,4 %), les orages (2,9 %); l’agoraphobie (2 %),puis la phobie du vomissement, celle de l’étouffement, et la phobie sociale (2 à 4 %).

Comment guérir d’une phobie ?


Il existe bien sûr plusieurs méthodes thérapeutique pour “supprimer” une phobie; la PNL (Programmation Neurolinguistique), les thérapies Ericksonnienne (hypnose) supprimeront la phobie mais ne s’attaqueront pas à l’angoisse elle-même qui, rappelons-le, doit obligatoirement porter un nom qui est apposé à quelque chose. Souvent la phobie disparaîtra donc mais le phobique aura toujours ce besoin de déplacer son angoisse.
La seule et réelle solution consiste à entreprendre un travail analytique, une introspection de soi qui mènera au-delà de la phobie et fera ressurgir et comprendre bon nombre de traumatismes enfouis. Cette démarche peut prendre plusieurs années mais elle apporte cette liberté de choix et de soi.


1 – La psychanalyse

Pour la psychanalyse, la phobie viendrait du fait que le sujet étant atteint d'angoisse (névrose d'angoisse), projette celle- ci sur un objet phobogène extérieur, pour pouvoir maîtriser et éviter cette angoisse. Cette structuration de la névrose est plus économique psychiquement qu'une angoisse libre.
Le but de la psychanalyse est, à travers l'investigation de l'inconscient du patient, de parvenir à une compréhension profonde des symptômes et de leur raison d'être. Cette thérapie est plus longue que la psychothérapie cognitivo-comportementale. Certains psychanalystes préconisent un travail conjoint avec les thérapeutes utilisant la TCC, en raison du caractère parfois envahissant des symptômes, pour ensuite permettre le traitement analytique proprement dit.


2 - La thérapie cognitivo-comportementale (TCC)

C' est une indication thérapeutique pour le traitement des phobies qui consiste à proposer au patient à se confronter à la situation redoutée, d’abord de loin et dans un contexte rassurant, puis de plus en plus intimement. Cette exposition progressive entraîne une diminution des réactions de peur et permet la guérison dans la majorité des cas, par désensibilisation.
La psychothérapie cognitivo-comportementale soigne les symptômes, et peut suffire à permettre au patient de vivre mieux, en réduisant le handicap induit par ces symptômes.
Elle constitue un traitement de choix, en particulier dans les phobies spécifiques ( 70 % de guérison ou forte amélioration )

La TCC est basée sur l'exposition progressive à la situation anxiogène :


- Acquisition des techniques de relaxation et de contrôle respiratoire
- Exposition en imagination
- Exposition réelle

Un débat oppose les adeptes de la TCC et les psychanalystes qui reprochent à cette dernière de n'agir que sur les symptômes et non sur la cause. Les psychanalystes cherchent à connaître le sens caché de cette angoisse. Le choix de la thérapeutique dépend avant tout de la volonté du patient.

Les thérapies comportementales se consacrent à la phobie spécifique, mais la combinaison relaxation hypnose est de loin la plus rapide et efficace. Dans le travail de la peur ou de la phobie de bégayer, l'interprétation pourrait être celle-ci : le but est de classer le «dossier dentiste». Le sujet a vécu un traumatisme (telle ou telle séance chez le dentiste), dont l’importance ne lui a pas permis de développer les ressources pour lâcher prise, mettre à distance l’événement. Pour illustrer cela, une personne qui a eu un accident de voiture, si elle a la capacité de mettre « entre parenthèse » le dit accident, n’a pas peur d’un nouvel accident en remontant dans une voiture. L'accident est arrivé, mais il est comme lointain. Il n'est plus prégnant. On en est dissocié (et non associé).


3 – L’hypnose

Sous hypnose, on va opérer un « archivage ». Il ne s’agit pas d’effacer cette période mais de la mettre à distance, comme un mauvais souvenir, qui n'a pas de pont direct vers le présent). La plupart des personnes ayant vécu un événement ou une période traumatisante ont beaucoup de mal en la racontant à aller jusqu’à la fin. L’affaire n’est pas classée, ils sont encore « dedans ». Les techniques hypnotiques actuelles, comme la double dissociation, permettent un lâcher prise souvent immédiat et sans douleur (il ne s'agit pas de revivre la période consciemment).

4 – Sophrologie et relaxation

Elles sont complémentaires et permettent de créer une désensibilisation à la peur. L’état de relâchement est associé à la scène anxiogène, vécue ainsi de manière différente, avec le recul et le relâchement nécessaire. Ces techniques bénéficient entre autres du fait que le système nerveux ne fait pas de différence entre réel et imaginé. Cette compétence permet de se préparer à une situation, sans douleur ni appréhension, en toute sécurité.



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Source phobiques.com 2007

 


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