Né en 1959, Franck BENOUALID est devenu peintre par passion depuis la fin des années 1980. Autodidacte, il a rapidement su trouver une manière personnelle qui lui a permis d'exposer ses œuvres après trois ans à peine. Il a intégré diverses influences dans son travail depuis un certain nombre d'années: ainsi, si l'iconographie de ses œuvres est essentiellement consacrée à la femme, une femme souvent d'une féminité triomphante, le souvenir de Francis Bacon et de ses visions de cauchemar semble de plus en plus présent dans ses toiles. Poses torturées, supplices cruels, cris silencieux. Le rapport entre les figures sculpturales mais expressives et des fonds colorés qui souvent ne présentent aucune solution de continuité avec elles paraît aussi caractéristique; tout comme les traînées blanches, suggérant un mouvement violent ou bien des giclées organiques. A moins qu'il nes'agisse d'une sorte de patine onirique qui renvoie ces scènes dans un monde décidément irréel.
Cependant, une autre dominante de ce monde est sa franche bonhomie, une gaieté qui prend souvent la forme d'allusions aux thèmes du cirque, chers aux peintres et aux poètes du début du XXe siècle. Cette tonalité joyeuse tient sans doute à l'ode à la féminité que constituent ces toiles. Le débordement des rondeurs, jusqu'à des coulées ou des hypertrophies burlesques, se pare d'allusions à des déesses mères primordiales. Mais il renvoie à une familiarité ironique et tendre, qu'on a envie de qualifier d'innocente. Ici encore, le travail de la matière picturale, l'acrylique, est remarquable, ajoutant une densité et une profondeur aux toiles qui les place à bonne distance de la simple imagerie pour sites web. Des allusions à certains grands classiques de la bande dessinées et autres formes graphiques populaires ne sont pas exclues. Mais la constance et la maîtrise de l'artiste le singularisent évidemment.